Livre Blanc de l’auriculothérapie en 2020

dimanche 27 septembre 2020
par  André Lentz

Sommaire du livre blanc
Objectif du livre blanc
Description détaillée

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Bref commentaire du coordinateur

L’objectif du Livre blanc de l’Auriculothérapie en 2020 était sa remise aux congressistes du X° Symposium International d’Auriculothérapie (prévu à Lyon les 4-5-6 juin 2020), ainsi que l’envoi de ce livre de référence aux tutelles.
Cet ouvrage insolite, décidé en plein hiver 2019-2020, fut une course contre la montre en raison du très bref délai accordé par l’éditeur à cette proposition.
Le manuscrit, livré en temps et en heure, a été édité. Cependant la pandémie liée à la Covid-19 a conduit les organisateurs du X° Symposium à reporter le congrès d’une année, soit à la date des 4-5-6 juin 2021.
L’an prochain, un décalage et des insuffisances apparaîtront, explicables par les seules circonstances :
• L’absence de travaux, études et publications réalisés en 2020,
• L’absence de travaux, études et publications dont nous n’avions pas connaissance, essentiellement les travaux publiés de manière confidentielle, ou en langue étrangère,
• L’absence de recherche méthodique sur PubMed avec lecture critique, entre 2013 et 2020.
Malgré tout, cet état des lieux est un accord réalisé par des élèves directs de Paul Nogier, aussi bien sur le rationnel physiologique de l’Auriculothérapie (au sens large), ainsi que de son évaluation médicale.
L’avenir est tracé
Le livre blanc de l’Auriculothérapie en 2020 s’inscrit dans le trépied de la médecine factuelle (dite E-B M) : l’expérience du praticien, les désirs du patient, la littérature scientifique, sans pour autant en être l’esclave. Si les données quantitatives vont permettre de montrer l’intérêt pour des cas simples et précis, les données qualitatives permettent de mieux comprendre le ressenti de soins dans les approches complexes difficiles à comptabiliser.
De façon logique, la période empirique fut consacrée à des constats expérimentaux d’efficacité, ainsi qu’à des considérations théoriques. Désormais, la pérennité médicale de l’Auriculothérapie est liée à des travaux et études de vérifications de différents niveaux (depuis les séries de cas et les études pilotes jusqu’aux essais cliniques contrôlés et randomisés), ce que l’on nomme l’évaluation médicale.
Les praticiens et les décideurs de santé disposent avec ce document d’une base crédible pour la pérennité de l’Auriculothérapie. Mais rien n’est acquis définitivement : il est nécessaire de consolider perpétuellement les acquis, pour les renforcer et les améliorer et ainsi en faire bénéficier les patients.
Il serait suicidaire de ne considérer que les considérations théoriques, de même que de se cantonner dans des querelles d’Ego. Toutes les clés permettant de poursuivre et de développer l’Auriculothérapie sont accessibles aux praticiens, aux groupes privés, ainsi qu’aux équipes hospitalières. Pour poursuivre ce travail, les seuls moteurs dont on ait besoin sont la volonté et la persévérance.
Après des années d’activités déterminées en ce sens, en ayant accepté la définition et l’objectif, puis lancé la coordination, c’est avec confiance et satisfaction que j’en concède le suivi aux nouvelles générations.
Dr Yves Rouxeville



Le Livre blanc de l’auriculothérapie en 2020

Yves Rouxeville (Coordinateur de l’ouvrage)

1-L’Auriculothérapie fait bien partie de la Médecine
Découverte par le Dr Paul Nogier, de Lyon à partir d’observations singulières, il y a environ 70 ans, l’auriculothérapie s’est développée en différentes phases que je propose : la période des pionniers, puis la période empirique, et enfin la période de développement.
Les moments charnière ont été : la parution en 1969 du Traité d’auriculothérapie, le livre princeps de Paul Nogier, la réunion de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) à Lyon en 1990, et le rapport de l’INSERM en 2013 (réalisé à la demande de la D.G.S, au Ministère de la Santé).
Pour survivre, une discipline médicale se doit d’avoir, un rationnel physiologique et des « preuves » reconnues par les pairs. L’ensemble de ces preuves est la médecine factuelle (mal nommée Evidence-Based Medicine (E-B M) calquée sur la Médecine expérimentale de Claude Bernard.
Observations enseignantes, séries de cas, études pilote et essais contrôlés randomisés (E.C.R) sont des écrits parmi lesquels on pourra supposer des « preuves ». Soyons critiques, l’évaluation médicale est la symbiose de deux parties complémentaires : la technique et la méthodologie.
• La technique est le versant pratique, éprouvé : à titre d’exemple, c’est la détection du point d’oreille qui a été comparée, modifiée, évaluée et synthétisée : l’instrument défini, reconnu et de pratique légale, que l’on classe dans la chapitre « Matériel et méthodes ».
• La méthodologie est la façon de monter son étude, qui sera plus simple pour une série de cas et beaucoup plus complexe pour un essai randomisé. Ceci conduit les promoteurs ainsi que les investigateurs à une discipline très stricte, sinon les conclusions seront discutables.
Ce qui aboutit à ce que les béotiens considèrent comme un paradoxe : un E.C.R montrant que le soin est efficace sera dévalorisé par une mauvaise méthodologie, alors qu’un E.C.R réalisé avec des soins quelconques sur une excellent méthodologie sera considéré comme exceptionnel !
2-Un ouvrage original d’usage professionnel
Les ouvrages d’auriculothérapie sont de divers types :
• Des traités apportant un rationnel physiologique plus ou moins développé, un historique, ce que l’auteur a retenu de significatif, des cas cliniques, des conseils…
De manière tacite, la courtoisie et la déontologie impliquent de citer Paul Nogier, qui fut le découvreur et le créateur de l’auriculothérapie (ce qui est reconnu au plan mondial, et qui a été consigné dans les Actes de la réunion de l’O.M.S. à Lyon (novembre 1990) !
La valeur d’un traité est habituellement reconnue dès qu’il dispose d’une préface écrite par un Professeur de Médecine. Discipline non reconnue par l’université, l’auriculothérapie est également présentée dans des traités de diverses valeurs.
• Des ouvrages présentés par des auteurs qui sont parfois des autodidactes oubliant ou niant Paul Nogier ; ou parfois en se réclament de lui alors que l’auteur a juste été un auditeur libre pendant une journée, ou parcouru ses écrits, ou sous-traité les documents et notes de cours auprès d’un élève authentique ayant suivi lui-même les cours dispensés...
La valeur de ces ouvrages peut laisser à désirer, puisque Paul Nogier était en recherche constante. Fréquemment, il modifiait les techniques ou même leur nom initial !
Nous avons décidé d’écrire un état des lieux, comportant à la fois la référence de l’essentiel que nous avons cru comprendre, complété par les indispensables vérifications en évaluation médicale. C’est un travail collectif permettant de mettre les pendules à l’heure, nous n’y retenons que ce qui est défendable et peut être argumenté dans le monde médical.
Trois associations se prétendant héritières de Paul Nogier : le Groupe Lyonnais d’Etudes Médicales (GLEM), Auriculo Sans Frontières (AASF), et l’association-revue ICAMAR ont réalisé l’apport financier permettant de lancer l’édition.
La décision a été prise en décembre 2019, avec pour objectif que le livre soit offert aux congressistes du X° Symposium International d’Auriculothérapie, initialement prévu les 4-5-6 juin 2020 à Lyon. Le travail du début 2019 pour le GETCOP et le début de recension de l’évaluation de l’auriculothérapie ont permis de réaliser cet ouvrage collectif en moins de quatre mois.
Fort de 240 pages, il a le prestige d’être préfacé par le Dr Raphaël Nogier, président du Groupe de Travail sur la Standardisation de la Nomenclature auriculaire des points d’oreille (OMS, Lyon 1990), expert au groupe de travail sur la pratique de l’acupuncture (OMS, Guangzhou, 2015), président du GLEM. 
Après un rapide historique, le livre reprend en 15 pages la présentation et le rationnel physiologique réalisés par Claire-Marie Rangon, Yves Rouxeville et Raphaël Nogier pour le GETCOP. Puis 25 pages sont consacrées aux cartographies et à la pratique médicale courante de l’auriculothérapie classique.
3-L’évaluation de la pratique de l’auriculothérapie classique (1980 - 2020)
C’est la grande nouveauté, synthétisée en 55 pages. Au plan historique, le rappel des temps forts :
• Le rapport Niboyet pour la D.G.S (Ministère de la Santé) en 1984,
• La réunion de l’O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé) à Lyon en 2000,
• Le rapport de l’INSERM, établi à la demande de la D.G.S (Ministère de la Santé) en 2013,
• L’admission au sein du Groupe d’Évaluation des Thérapies Complémentaires Personnalisées (GETCOP) en 2019.
3.1-Les essais contrôlés randomisés (E.C.R) analysés par l’INSERM
Pour l’évaluation de la pratique, les chercheurs de l’INSERM ont retenu 42 ECR d’un poids suffisant. Le livre blanc réalise une revue minutieuse de documents auxquels les chercheurs de l’INSERM n’ont pas eu accès : la littérature médicale spécialisée en français.
Rappelons les conclusions de cet audit :
• Des résultats positifs concordant sur l’efficacité de l’auriculothérapie dans l’anxiété préopératoire versus auriculothérapie placebo (trois E.C.R comportant 30 sujets par bras, et de bonne méthodologie).
• Des résultats concordants sur l’efficacité de l’auriculothérapie dans l’analgésie peropératoire (trois E.C.R comportant 30 sujets par bras, et de bonne méthodologie).
• Trois résultats non concordants sur l’efficacité de l’auriculothérapie dans le soulagement de douleurs chroniques (études « non dénuées de biais ») !
• Des résultats limités sur l’efficacité de l’auriculothérapie dans le soulagement de douleur aiguë à très court terme (pendant une journée) reposant sur une seule étude !
• Les essais n’ont pas permis de mettre en évidence un bénéfice de l’acupuncture auriculaire (réalisée selon le protocole NADA) sur les symptômes physiques et psychologiques (anxiété) observés lors d’un sevrage des substances psychoactives (cocaïne, tabac, alcool) !
3.2-Les E.C.R non répertoriés par l’INSERM
Au Symposium de 1994 (Lyon), Daniel Asis (Argentine) publie le premier ECR connu : il porte sur deux groupes de 30 patients opérés de méniscectomie par arthroscopie du genou.
Lors du Symposium 2000 (Lyon), Carlos Lopes et Maria Scavole (Brésil) ont présenté leur essai a étude randomisée de 29 patients traités par 8 ASP sur des points reconnus, versus 27 patient traités par « placebo », contrôle par l’échelle de Hamilton.
Lors du Symposium de 2006, à Lyon, ont été présentés :
• Mary L Bonnette et Joan Glacken (U.S.A) : méta analyse de 75 études sur la dépendance au tabac. Les femmes ont un risque majoré par rapport aux hommes de 25 % pour un ennui cardiaque, et double pour le cancer du poumon. Elles proposent une intervention TENS sur le pavillon de l’oreille.
• Cornelia De Marchi (Italie) dans le psoriasis, 2 groupes randomisés (17 avec auriculothérapie, 10 témoins). Amélioration des symptômes pour de nombreux paramètres après traitement avec aiguilles semi-permanentes au Titane.
• Etsutaro Ikezono (Japon), remarquable étude comparative sur la satiété versus placebo, chez 30 sujets obèses (IMC entre 36 et 30) : 15 avec de vraies aiguilles Pyonex, versus 15 avec de fausses aiguilles, sur deux points : Shen men (fosse triangulaire), Estomac (racine de l’hélix).
En 2013, Fernando Mendes Sant’Anna (Brésil) publie un essai portant l’efficacité de l’auriculothérapie dans les angioplasties coronariennes (pose de stents). Ont été randomisés trois groupes de 20 patients volontaires : A (Auriculothérapie), B (Auriculothérapie + Bromazepam®), C (Bromazepam®). L’efficacité a été jugée par quatre échelles. En conclusion, l’auriculothérapie fait jeu égal avec le médicament de référence, avant, pendant et après l’intervention coronaire percutanée.
En 2019, Béatrice Paquier rapporte une étude pilote, randomisées et en double aveugle, réalisée en complément d’analgésie pour des césariennes. La pose d’aiguilles Pyonex a montré des résultats éloquents sur la douleur pour le groupe traité, ainsi que sur l’anxiété.
3.3-Discussion sur nos limites
Le temps limité (quatre mois pour écrire le Livre blanc) n’a pas permis de réaliser une recherche par Pubmed sur les E.C.R réalisés depuis 2013. La collecte des travaux a beaucoup moins d’importance que leur lecture critique comme l’ont réalisé les chercheurs de l’INSERM. Ce serait un très beau sujet pour une Thèse de doctorat en médecine ou de doctorat de recherche !
3.4-Les autres preuves apportées
Ce qui peut être retenu comme niveau de preuves est défini par la Haute Autorité de Santé qui délivre des grades de recommandation dans le cadre des soins réglementés. Selon que les chercheurs et auteurs respectent ou non les critères demandés, la reconnaissance de cette indication peut ou non être retenue comme utile (voire remboursable) dans le cadre des soins réglementés.
Des observations enseignantes ont été publiées tout d’abord par Paul Nogier en 1969, Émile Noël de 1968 à 1972, puis les français André Lentz, Simonne Fayeton, Yves Rouxeville, Edith Fabry, Sabine Brûlé, Jean-Louis Mémain, Claire-Marie Rangon, l’italien P. Privitera, le suisse Anthony de Sousa, le brésilien F.M Sant’Anna et le tunisien Riadh Ben Hassouna. C’est le plus simple, le premier niveau !
La publication de séries de cas est le second niveau de preuves. Pour l’auriculothérapie, nous avons retenu pour la période des pionniers (jusqu’en 1985-1988) René Bourdiol, Anthony de Sousa, le dentiste J. Armani, les vétérinaires Krüger, l’obstétricien Khider, l’alcoologue J.P. Bagnis, le médecin du sport Yves Rouxeville et la stomatologiste Chantal Vulliez.
Puis les tchèques Frantisek Para et Jaroslav Debef, Chantal Vulliez, Yves Rouxeville et Bernard Leclerc pour la période empirique (1985-1988 à 2000).
Pour la période de développement (2000 à 2020) les italiens D. La Ferla et Marco Romoli, Giancarlo Bazzoni, G. Gagliardi, les français Bernard Leclerc, Chantal Vulliez, Claudine de Brassier, Alain Marignan, Jean-Louis Mémain et Jean-Pierre Graziana, les tunisiens Nabil Ezzeddine et Sabeh Abdelkafi, ainsi que Steve Meeker (U.S.A) et le malaisien Eugène Wong.
3.5-Des études de qualité
Parmi celles qui ont été publiées et nous sont connues, la première, qui est de très bonne qualité, est le travail de Bresler, Kroening et Oleson chez 40 sujet (UCLA, aux U.S.A) en 1980.
Au Symposium de 1994 à Lyon, l’étude de Daniel Coutté (Danemark) relatif à la maladie de Gougerot/Sjögren, et une recherche fondamentale de T. Shiraishi (Japon) sur l’obésité chez le rat.
Au Symposium de 2000 à Lyon, l’étude pilote de Yunsan Méas (CHU de Nantes) étude de satisfaction sur les lombalgies chroniques ; l’étude pilote d’Alla Poliakova (Russie) en rééducation fonctionnelle : très beau travail portant sur 274 patients ; l’étude clinique de l’italien G. Gagliardi montrant l’intérêt de l’auriculothérapie dans la douleur neuropathique (proctalgie, douleur post-zostérienne) ; l’étude de satisfaction italienne de Rossato sur vingt ans d’expérience du traitement du tabagisme ; l’étude pilote de F. Para et J. Debef en acupression auriculaire pour 340 cas de cervicalgies.
En 2003, le livre Agopuntura Auricolare (Marco Romoli), en italien, est un pavé que nous considérons comme le maître livre de l’auriculothérapie moderne : de l’analyse de la recherche fondamentale à l’étude du diagnostic auriculaire, en passant par le bilan des données mondiales en addictologie-dépendance (valeurs statistique, coefficient p de probabilité !).
Au Symposium de 2006 à Lyon, l’étude pilote randomisée fiabilité de l’auriculo-diagnostic (Romoli) ; l’étude comparative de Monique Mingam sur la scoliose juvénile évolutive ; l’étude descriptive prospective en Santé publique du tunisien Nabil Ezzeddine sur 110 personnes.
Au Symposium de 2009 à Bologne, l’étude pilote comparative et prospective de Gianni Allais sur la migraine ; l’étude d’évaluation du diagnostic de Marco Romoli sur une cohorte de 506 patients.
En 2010, le livre Auricular Acupuncture Diagnosis, de Marco Romoli, en Anglais, est le traité le plus complet, le plus argumenté et détaillé, avec une iconographie en couleurs exceptionnelle.
En 2012, Jacques Puvis de Chavannes présente un travail sur 90 patients en centre de cure pour désintoxication alcoolique. Traitemant par électricité transdermique, avec amélioration sur l’anxiété (94%) et sur la dépression (60%).
Au Symposium de 2012 à Lyon, Raphaël Nogier présente une étude pilote et comparative sur le diagnostic, portant sur 24 patients, pression douloureuses versus baisse d’impédance électrique ; Marco Romoli présente son système de repérage dit sectogramme, évalué en 2003 auprès de 152 collègues, puis par 395 médecins en 2010 avec un indice de probabilité p<0,001 ; G. Gagliardi fait une étude prospective portant sur 16 patients.
En 2016, l’autrichien Klausenitz montre l’intérêt de l’auriculothérapie pour l’anxiété d’étudiants en médecine.
La journée de stimulation vagale, le 30 mars 2019 à Lyon, montre trois présentations de qualité (prise en charge du reflux gastro-oesophagien par Muriel Lot chez 35 personnes ; traitement du syndrome de l’intestin irritable par François Mion chez 12 femmes ; l’étude comparative entre l’acupuncture auriculaire chinoise et le nerf vague par Gary Stanton (U.S.A).
En 2019, l’étude pilote d’Yves Rouxeville portant sur 24 personnes, l’auriculothérapie étant utilisée comme soins de support chez des cancéreux en hospitalisation de jour. Les résultats notés sur la gestion de la douleur, de l’anxiété, des angoisses et les troubles du sommeil font envisager un E.C.R.
3.6-Une lecture critique de la lecture critique !
Six pages sont consacrée au débat sur le travail mené par les chercheurs de l’INSERM en 2013 : revue des faiblesses méthodologique, lecture complémentaire de cet audit avec une autre approche, comparaison entre les travaux réalisés selon la conception française et la vérification clinique, versus les études menée selon des concepts chinois et effectués par des états-uniens :
• pas d’effet significatif dans le sevrage de l’alcool pour Bullock et Kuntz, alors qu’un effet manifeste a été observé par Jacques Puvis de Chavannes et Patrick Bécu à la suite du traitement des points du lobule !
• pas d’effet à 24 h pour Goertz et Niemtzow pour la douleur aiguë (traitant d’autorité des points du lobule), alors qu’Yves Rouxeville obtient des résultats intéressants en traitant les point du malade, symptomatiques, par des aiguilles posées en apnée et micro-saignée !
• légère diminution de l’intensité douloureuse dans les douleurs lombo-pelviennes chez la femme enceinte pour Wang et Dezinno, alors que Claudine de Brassier obtient des résultats sur plusieurs semaines par une séance de puncture des points musculaires postérieurs !
3.7-Un avis critique envers les dérives de l’Evidence-Based Medicine (E-B M)
Élaboré dans les années 1980, le concept canadien de l’E-B M comportait trois piliers : la littérature scientifique, l’expérience clinique du praticien et les préférences du patient ; ce qui permet une prise de décision au mieux. Or, une dérive fréquente (de facilité) est le choix de retenir que la littérature scientifique, ce qui mène à une « pratique hors sol », niant le praticien et ignorant le patient !
De nombreuses voix s’élèvent désormais, qui contestent aussi « l’évaluation inquisitoriale » !
4-L’auriculothérapie supportée par le pouls (Auriculomédecine)
Mal nommée auriculomédecine par les pionniers) est présentée sur 6 pages.
4.1-L’évaluation de l’acupuncture supportée par le pouls :
L’évaluation de l’auriculothérapie supportée par le pouls est synthétisée sur 17 pages, qui montrent la reproductibilité de ce subtil examen clinique. Des études portant principalement sur des séries de 25 à 50 patients (recrutant souvent des centaines de points) indiquent une valeur plus ou moins forte d’un certain nombre de stimuli effectués au pavillon de l’oreille (pression calibrée, lumière blanche ou polarisée, certaines couleurs chromatiques, des fréquences électromagnétiques précises) et une concordance entre le point reconnu par le pouls (examen clinique) et le contrôle instrumental.
Sur 3.302 points, près des deux tiers (60 à 66 %) présentent une baisse d’impédance du point par rapport à son environnement immédiat, alors que près du quart (22 à 24%) présentent une baisse d’impédance de l’environnement immédiat du point par rapport au point. Ainsi, la reconnaissance instrumentale, de 82 à 90 %, indique la véracité de la détection par l’examen clinique du pouls !
6-Des chapitres de synthèse
Le Recteur Pierre Magnin, Raphaël Nogier, Chantal Vulliez, Yves Rouxeville, Yunsan Méas et Michel Marignan ont chacun réalisé une synthèse particulière : l’historique, la sémiologie, les divers types de soins du pavillon auriculaire, l’apport du RAC-VAS, les divers points d’auriculaire (nature, traitement), ainsi que l’apport de l’auriculothérapie dans la douleur et les soins palliatifs, en art dentaire, dans le dépistage des hypersensibilités alimentaires, en posturologie, ainsi que la médecine photonique.
Le témoignage de 29 grognards « ce que l’auriculothérapie m’a apporté » est un écho très riche...
7-Des annexes
Ce sont des extraits de documents importants, ignorés ou introuvables : rapport Niboyet (1984), allocutions O.M.S (1990), enquête auprès des praticiens (2000), état des consultations publiques (2009), synthèse du rapport de l’INSERM (2013), indications revendiquées (2015), site GETCOP (2019), l’acupression dans l’anxiété (2020), consensus européen (2006).
8-Un état des lieux :
70 ans après l’analyse des premières observations, les élèves directs de Paul Nogier ne sont plus très nombreux et passent le relais à de nouvelles générations.
Tout le monde s’accorde sur le fait que l’auriculothérapie a bien été découverte par le Dr Paul Nogier (1908-1996), de Lyon. Il s’agit bien d’une découverte, débouchant sur un traitement souvent efficace. Des autodidactes mégalomanes ont tenté se s’en approprier (dans les année 1980, au plan juridique, le concept d’appropriation a permis de dépénaliser ce qui était auparavant considéré comme du vol). On a également pu lire le mot « (re)découverte » qui est une manipulation encore plus perverse !
Les trois associations que représentent le GLEM, Auriculo Sans Frontières et ICAMAR ont choisi de s’unir dans le travail et pour sponsoriser ce livre afin qu’il ait une large diffusion. En effet, notre désir commun est le partage d’informations (et non leur rétention) pour le plus grand bien de tous.
9-Des perspectives
La trame est tissée ; le dessin peut s’y inscrire selon la sensibilité de chacun. Il reste inévitablement à découvrir des points de détail, et surtout des applications. Le défi de l’auriculothérapie est désormais de montrer et d’évaluer en des domaines divers, déjà explorés ou inexplorés
De façon légitime et attendue, cet ouvrage est ou sera remis aux officiels et aux tutelles (O.M.S, Académie de Médecine, Ordre des Médecins, INSERM, H.A.S, Miviludes, GETCOP, CEPS, CUMIC, etc.).
Les officiels, les tutelles, les praticiens, les enseignants, les chercheurs et les patients disposeront d’un outil précieux, entièrement basé sur des écrits crédibles et réalisé strictement sans intérêt.
Les perspectives nouvelles et moins classiques que sont l’acupression et la médecine photonique ont toute légitimité pour se développer, et permettre aux praticiens d’élargir leur palette.