Localisation des points et sectogramme
La lecture des articles d’acupuncture auriculaire pose le problème de la localisation et de l’appellation des points. Ce problème est lié aux différentes cartographies existantes et a été signalé récemment dans l’article de Gori L, Firenzuoli F. « Ear acupuncture in European traditional medicine. »
Les références cartographiques initiales sont celles publiées par le Dr Paul Nogier. Celles-ci ont modifiées par les chinois vers 1958. Paul Nogier et ses élèves ont complété progressivement ces cartographies d’abord par la carte murale des loci auriculo medicinae publié en 1975, puis dans les points réflexes auriculaires en 1987.
Ces publications de base ont ensuite été reprises dans de nombreux ouvrages.
L’OMS a réuni 40 experts en 1990 pour définir un certain nombre de point reconnus par le chinois et les européens.
Ces travaux ont été repris par Terry Oleson pour établir une standardized International nomenclature en tentant intégrant les nomenclatures chinoises et européennes.
La reconnaissance des points sur l’oreille, est parfois difficile du fait des variations des formes d’oreille mais aussi parce que le point d’auriculothérapie n’est ni permanent dans son existence, ni localisé précisément dans sa topographie et qu’il faut le savoir le rechercher dans une zone plus ou moins grande.
C’est pourquoi Marco Romoli a présenté sa méthode du sectogramme pour localiser les points ? Ce sectogramme est à la fois une méthode de repère des points utilisés pour les médecins et un outils pour la recherche. Nous avons interrogé Marco Romoli pour savoir comment et pourquoi il avait conçu son sectogramme. Voici sa réponse :
« Le sectogramme a été utilisé dans mon livre du 2003 pour la transcription des points sur l’ordinateur.
Notre idée de départ a été de donner au médecin un système graphique pour archiver les points, qui permet de faire le moins d’erreur possible de transcription et qui, en même temps, puisse s’adapter en façon acceptable à la morphologie auriculaire qui est si variable.
Le troisième but c’était de créer un outil pour l’analyse statistique de la concentration des points dans un secteur plutôt que dans un autre (c’est la "spatial cluster analysis" que j’ai adopté dans le livre
que je suis en train d’écrire sur le diagnostic auriculaire). »
Pourquoi avoir choisi des angles différents ?
« On a pris le point Zero comme centre du sectogramme et on a choisi
trois lignes de division du pavillon qui correspondent à des points de
repérage anatomiques ou géométriques : la ligne qui sépare les secteurs 1 et 40 est tangente au bord postérieur du tragus ; la ligne qui sépare les secteurs 8 et 9 passe à travers le sillon auriculaire postérieur (ou sillon antihelix-antitragus) ; la ligne qui sépare les secteurs 24 et 25 coïncide avec l’intersection visuelle du bord postérieur de la branche montante de l’hélix et le bord inférieur de l’antihélix. On a ainsi obtenu 3 secteurs majeurs qu’on a divisé respectivement en 8 secteurs (1-8), 16 (9-24), 16 (25-40). Le résultat de cette division arbitraire est celui d’avoir des angles qui ne sont pas de même valeur (mais ce n’était pas mon but car j’aurais du choisir la même forme auriculaire pour tous les patients). »
Quel est l’avantage du sectogramme ?
« L’avantage du sectogramme, à mon avis, est de s’adapter mieux aux pavillons que nous voyons dans la pratique et qui présentent, dans leurs différentes portions, des dimensions anatomiques variables selon la constitution et la prédisposition du sujet vers certaines maladies.
La subdivision du lobule en secteurs angulaires plus petits, en particulier, permet au thérapeute une meilleure localisation et transcription des points, tenu compte que cette portion est une des zones plus importantes et plus méconnues de l’oreille. »
Avez-vous valider cette méthode ?
« La validation du sectogramme a été faite sur 385 médecins suivants mes cours (les résultats doivent encore être publiés). Les confrères devaient transcrire deux groupes de trois points différents sur le sectogramme ou sur une oreille sans secteurs : le nombre d’erreurs de transcription a été significativement réduit dans le premier cas (p

Sur l’oreille droite les points retenus à la pression du palpeur
Sur l’oreille gauche les zones de recherche du point établies selon la densité des points.
Le sectogramme a ensuite été repris dans le logiciel Natom en le couplant les localisations anatomiques de l’oreille définies à la réunion de l’OMS.
voir la STANDARDISATION DE L’ANATOMIE DE L’OREILLE
Cela permet ainsi une notation simple des points. Ainsi le point de hanche sera noté TF 19 et celui du Darwin HX 17/18 comme l’explique Yves Rouxeville dans le livre Auriculothérapie –Acupuncture auriculaire.
Pour que chacun s’y retrouve, il peut être préférable de nommer un point par sa localisation que par sa dénomination ou par son interprétation qui peut être variable selon les auteurs. Peu importe que les auteurs donnent ensuite leur propre dénomination et interprétation, l’essentiel est que soit bien précisé à quelle localisation on se réfère.
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